Un troupeau de buffles se dirige vers l'est, tandis que notre chauffeur aperçoit dans un arbre un léopard en train d'amener sa proie, un cobe des roseaux pour pouvoir le manger à son aise, à l'abris  des lions et des charognards. Le léopard cache ses proies dans les branches et peut ainsi les manger en plusieurs fois. Les arbres sont pour lui un genre de garde-manger.

Malgré  mon 400 mm, l'éloignement du léopard ne m'a pas permis de faire une photo de cette scène. Ce fut un moment poignant. La mère du cobe assiste impuissante à la mort de son enfant, en poussant des cris qui malheureusement ne changeront rien au déroulement. C'est la lois de la nature. Il faut bien que le léopard se nourrisse...

Il est maintenant presque 17h30, nous devons quitter le parc qui ferme ses portes à 18 heures pour rejoindre notre camp situé à 5 minutes de la porte d'Ikoma. 

Je pensais au début que le fait de sortir du parc était un handicap. Pour nous c'est effectivement une perte de temps pour l'observation animalière, puisqu'il faut quitter la réserve à un moment ou la lumière est peut être la meilleure de la journée. C'est aussi en fin d'après midi que l'on peut assister à certaines scènes de chasse. 

C'était sans connaître Ikoma camp. Une fois sur place on ne regrette pas d'avoir perdu quelques minutes d'observation.

Ikoma est effectivement un endroit magique à quelques kilomètres seulement de l'entrée de la réserve. Son emplacement privilégié permet une immersion totale avec la nature. Ce campement est composé d'une dizaine de tentes seulement. Il est rare à notre époque de trouver des endroits encore authentiques et sans trop de monde. Sa situation privilégiée à l'orée d'une clairière nous a séduit dès notre arrivée. On ne se doutait pas encore du spectacle qui nous attendait dès le matin à notre réveil. Nous avons profité avant de nous endormir des bruits de la savane, un rugissement par ci, un cri de zèbre pas là, ou encore des aboiements de hyènes.

Vendredi 12 octobre, c'est au petit matin après avoir ouvert délicatement la fermeture de la tente, que devant nous apparaissent, impalas, topis, zèbres et gnous en train de brouter dans la clairière juste face à nous. 

Nous avons l'impression de progresser dans un havre de paix. Nos compagnons affolés par notre présence s'enfonce dans la forêt avoisinante, nous laissant savourer les premiers rayons de soleil.

Nous allons prendre notre petit déjeuner avant de partir une nouvelle fois à la recherche d'animaux à Seronera.

Nous sommes une fois de plus étonnés par la qualité de la nourriture. L'ambiance est très familiale, l'accueil très chaleureux. Ikoma paraît à nos yeux comme un petit coin de paradis. Ce lieu nous aura marqué pendant notre séjour dans le Sérengeti. 

C'est juste quelques minutes avant le départ (6h45) que nous avons la chance d'assister à seulement quelques mètres du campement à une "mini migration" de gnous. Des centaines passent devant nous en beuglant, direction les verts pâturages... Je pense qu'ils reviennent du Kénya; on approche de la petite saison des pluies. De plus cette partie du parc reste relativement verte comme le montre la photo, ce qui permet au gnou de trouver nourriture en quantités suffisantes.

C'est très tôt que nous atteignons la réserve. De nombreux animaux sont au rendez-vous. On s'arrête quelques minutes pour observer des impalas. C'est un animal très élégant. On le trouve ici à toutes les périodes car il est sédentaire. Il peut faire des bonds atteignant jusqu'à 3 mètres de hauts. L'impala vit en hardes de 10 à 30 sujets. C'est toujours un moment agréable d'observer ces animaux tellement gracieux...